III. RECOMMANDATIONS POUR LE CAP ULCERES DE PRESSION
GROUPE CIBLE 3 : Personnes à risque de développer un ulcère de pression
Evaluez les facteurs de risque extrinsèques.
- Pression
- La personne peut-elle se mobiliser suffisamment pour soulager la pression exercée aux niveaux de zones d’appui ? Qui peut aider la personne à se mobiliser ? Le personnel soignant, les proches ?
- Evaluer le risque à l’aide d’échelles validées comme celles de Norton ou de Braden.
- La personne est-elle confinée au lit ou reste-elle en fauteuil pendant de longues périodes ?
- Le matelas et/ou le coussin de chaise sont-ils appropriés pour soulager la pression ? Est-il possible d’utiliser un matériel plus adapté à la prévention ?
- Si la personne ne peut se mouvoir de manière autonome, il faut prévoir un programme de mobilisation.(par ex. toutes les 2 à 3 heures).
- Favoriser un positionnement correct de la personne que se soit au lit ou au fauteuil.
(Voir les mesures ci-dessous).
- La personne a t’elle une bonne hygiène ?
- La personne fume t’elle ?
- Friction et forces de cisaillement
- La personne glisse t’elle dans sont lit ? Dans ce cas il est important de relever la personne en la décollant du lit afin d’éviter le cisaillement. Il faut appliquer les techniques de manutention des malades et déplacer la personne plutôt que de la tirer. Il est possible aussi d’utiliser du matériel de manutention adapté et de positionner la personne afin d’éviter qu’elle ne glisse dans son lit ou ne s’affaisse au fauteuil.
Favoriser un positionnement correct de la personne que se soit au lit ou au fauteuil ;
- Le but du positionnement correct est de diminuer l’intensité des forces de pression et de cisaillement.
- Mise en place d’un schéma de mobilisation alternée associée à des positions générant aussi peu de pressions que possible. Ce schéma comportera autant de périodes en décubitus dorsal que possible. (en alternant un décubitus latéral gauche ou droit avec chaque fois un décubitus dorsal)
- En décubitus dorsal, on utilisera de préférence une position en semi-Fowler à 30°
- En décubitus latéral on installera la personne dans une position latérale à 30° en s’assurant que le sacrum ne subit pas de pression.
- Préférer la position semi assise au lit et en limiter la durée.
- Lever la pression au niveau des talons à l’aide de matériel adapté ou d’un positionnement de coussins adéquat afin d’éviter le glissement de la personne.
- Le décubitus ventral constitue parfois une alternative (à condition bien sur d’exclure tout risque d’étouffement).
- Au fauteuil ; la personne soignée est assise légèrement inclinée vers l’arrière, les jambes reposant sur un repose-pieds. Les talons sont libres de toute pression.
- Au fauteuil on rajoutera si possible un coussin d’assise à réduction de pression.
- Si il n’est pas possible d’incliner le dossier ; on installera le patient en position assise droite, les pieds reposant sur le sol.
- Limiter le plus possible la durée durant laquelle la personne est assise sur une chaise.
- Contrôler régulièrement la position assise, ainsi que la correction du glissement latéral ou vers l’avant font partie intégrante des mesures de prévention des escarres.
- La mobilisation du patient assis au fauteuil devrait intervenir toutes les heures.
Eviter la macération (lésion de la peau due à un excès d’humidité)
- Eviter que la personne ne soit mouillée en permanence, notamment en cas de transpiration ou d’incontinence fécale ? Appliquer des mesures d’hygiène adéquates. (protections, literie et vêtements changés suffisamment et soins d’hygiène répétés si nécessaire)
- Lors des soins d’hygiène, il faut veiller à bien sécher la peau.
Evaluer les facteurs de risque intrinsèques
- Altération de l’état mental
- Un état confusionnel limite-t-il la mobilité ? [voir GAD « Délirium »]
- Un déficit cognitif limite t-il la mobilité ? [voir GAD « Cognition »]
Evaluez la(les) cause(s) sous jacente de tout changement de l’état mental afin de prendre les mesures nécessaires au traitement de ces causes.
- Immobilité (la personne est incapable de changer de position)
- Rechercher les causes de cette incapacité : maladie, accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques fracture de hanche ? Immobilisation due à d’autres facteurs ?
Définir les causes, les obstacles, les déficits mais aussi les capacités restantes afin de mettre en place les mesures thérapeutiques, de rééducation et occupationnelles optimisant le plus les capacités à se mobiliser de la personne soignée.
- Eviter toujours les mesures de restriction physique à moins que la personne ne présente un sérieux risque de se blesser ou de blesser quelqu’un et qu’aucun autre moyen de contrôle ne soit possible. [voir le GAD « Contention physique »].
- Envisager avec le médecin de réduire ou d’arrêter les médicaments qui limitent la mobilité (par ex : les psychotropes, les opioïdes ,…) [voir GAD « Médicament »].
- Incontinence fécale et urinaire qui peut être associée à un ulcère de pression en formation [voir GAD « Incontinence fécale », voir CAP « Incontinence urinaire »].
- Essayer de mettre en place un programme de rééducation à la continence.
- Malnutrition
- Voir avec le médecin et les diététiciens si la personne présente un risque de malnutrition et adapter son régime en fonction, afin de prévenir le plus possible l’apparition d’ulcère de pression.
- Désafférence sensorielle
- La personne a-t-elle une maladie concomitante entraînant une perte des sensations tactiles (par ex. maladie vasculaire périphérique, diabète,…) ? En parler avec le médecin responsable et les soignants afin de mettre en place les mesures préventives appropriées.
La personne présente-t-elle une rougeur ne disparaissant pas à la pression ?
- Il est recommandé d’observer très régulièrement la peau au niveau des différents points de pression. La personne soignée bénéficiera dés lors de mesures de prévention adéquates ou les mesures déjà prises seront intensifiées.
- Voir les mesures de positionnement.
- L’apparition d’une rougeur ne nécessite pas l’application d’un traitement local.
L’application de glaçons, d’air chaud, de massage, de frictions, d’une peau de mouton ou d’une bouée n’est pas recommandée.