III. Directive
Une recherche démontre que la mise en œuvre de stratégies préventives est en mesure de réduire le développement du delirium et les complications qui y sont associées. Les étapes suivantes doivent être suivies:
ETAPE 1: Mesures préventives pour le patient à risque
Ces mesures visent une approche non-médicamenteuse, étant donné que les effets des médicaments sont encore méconnus (ex. faible dose de haloperidol).
- Cognition
- Mesures d’orientation : utilisez des objets familiers (ex. photos de personnes connues, réveil), donnez régulièrement des explications au patient
- Veiller à assurer la continuité : éviter, dans la mesure du possible, le changement dans le personnel infirmier intervenant auprès du patient.
- Vision et audition:
- Dépistez les problèmes de vision et d’audition.
- Vérifiez si le patient utilise correctement ses lunettes ou son appareil auditif.
- Lavez ses lunettes tous les jours et mettez-les au patient.
- Vérifiez s’il y a de cérumen dans l’oreille et dans le conduit auditif du patient.
- Utilisez des veilleuses.
- Parlez lentement, clairement dans le champ de vision et auditif du patient.
- Sommeil
- Favorisez la qualité du sommeil (lait chaud, pas de caféine ou de diurétiques le soir, pas de bruit intempestif durant la nuit ou de lumière trop claire).
- Suscitez le plus possible l’activité des patients qui dorment au cours de la journée.
- Mobilité
- Stimulez la mobilité, l’exécution autonome d’activités.
- N’utilisez pas de moyens de contention (sauf si le patient s’enfuit et si c’est justifié cliniquement).
- Niveau d’hydratation/état nutritionnel
- Encouragez le patient à s’hydrater, proposez-lui ses boissons préférées (si ce n’est pas contre-indiqué).
- Placez la boisson à portée de main.
- Utilisez éventuellement des compléments alimentaires.
- Contrôle de la douleur
- Contrôler/observez la présence de la douleur
- Procurez des antidouleurs adéquats en concertation avec le médecin.
ETAPE 2: Observation de l’état mental du patient à risque
- L’observation est nécessaire afin de détecter un délirium suffisamment tôt. Ainsi, on pourra instaurer un traitement dans les meilleurs délais afin de limiter la durée et la gravité du délirium.
- Observez les principaux signes précurseurs d’un délirium :
- Insomnie et somnolence pendant la journée, rêves éveillés et angoissants
- Agitation, mouvements perpétuels, irascibilité et angoisse OU hypoactivité avec comportement passif et repli sur soi
- Hallucinations et affabulations passagères, à considérer a priori comme suspect
- Légère désorientation
- Difficultés à comprendre ce qui se passe et ce qui est dit
- Sensibilité accrue aux stimuli extérieurs (lumière, bruit)
- Utilisez des échelles d’observation afin d’observer systématiquement l’état mental des patients à risque, telles que “l’Echelle de Détection et de l’Observation d’un Délirium” (EDOD, voir annexe). Elles peuvent mettre en évidence que le patient est vraisemblablement délirant. Retournez alors à l’étape 1.