Problème - Déclenchement - Recommandations - Complément
Des preuves sérieuses existent et démontrent que toute consommation de tabac est nuisible
pour les fumeurs, mais aussi pour les autres résidants et tous les membres de l’équipe
soignante, qui sont exposés aux effets du tabagisme passif. En plus des risques bien connus
de cancers et de maladies cardio-respiratoires, la consommation de tabac engendre un
risque important de blessures (par exemple, dues au feu ou aux explosions) et une
diminution de la qualité de vie.
Des études épidémiologiques montrent qu’une consommation d’alcool faible à modérée
peut être avantageuse. La définition de ce niveau bénéfique de la consommation d’alcool
est un problème complexe. L’alcool est moins bien toléré par les femmes que par les
hommes. Certains groupes raciaux ont une faible tolérance à l’alcool.
Une unité de consommation correspond à l’ingestion de 15 ml d’alcool pur (éthanol). Cette
quantité d'éthanol se retrouve dans 350 ml de bière, 140 ml de vin ou 45 ml de spiritueux.
Les directives diététiques aux USA définissent une consommation modérée, pour un
homme, comme étant celle de maximum 2 verres par jour et, pour une femme, d’un verre
maximum par jour.
CONTEXTE
Le tabagisme est la première cause, dans le monde, de mortalité que l’on peut prévenir.
Environ 50 % des fumeurs meurent des suites d’une maladie liée au tabagisme. Les effets
négatifs du tabagisme sont plus visibles chez les personnes âgées, en raison des suites d’une
exposition longuement prolongée au tabac. Si les effets négatifs du tabagisme chez les
personnes âgées de moins de 65 ans tiennent dans le risque accru de maladie cardiovasculaire,
la cause majeure des décès chez les fumeurs âgés de plus de 65 ans est le cancer
du poumon. La BPCO et des maladies cardio-vasculaires sont aussi des causes importantes
de mortalité accrue associée au tabagisme chez les personnes âgées.
L’arrêt de la consommation de tabac est associé à une réduction majeure des risques
principaux des maladies liées au tabac, et ce même chez les personnes âgées.
De surcroît, cesser de fumer dans les quelques semaines qui précèdent une intervention
chirurgicale conséquente peut diminuer les risques de cette intervention. Les personnes
âgées sont généralement plus enclines que les plus jeunes à cesser de fumer, mais les
bénéfices de cet arrêt apparaissent comme étant moins grands, principalement à cause des
effets précédemment accumulés. Néanmoins, cesser de fumer demeure la manière la plus
importante de réduire la mortalité et la morbidité des maladies associées au tabagisme.
Une consommation excessive d’alcool est souvent considérée comme un problème,
principalement chez les personnes plus jeunes. Mais les troubles liés à la l’alcool sont identiques pour les personnes âgées, et sont liés à une morbidité sur le plan physique, cognitif, psychologique et social. L’excès d’alcool est plus fréquent chez les hommes, ainsi que chez les personnes célibataires et isolées socialement. Les personnes âgées sont peu enclines à fournir volontairement des données relatives à leur consommation d’alcool. Ceci, combiné au fait que l’on pense que l’excès d’alcool est un problème des personnes plus jeunes, implique un taux de détection plus faible des abus d’alcool que chez les plus jeunes. Un excès d’alcool peut se déceler par des caractéristiques "atypiques" telles que chutes, dépression et confusion.
Le niveau à considérer comme adéquat en matière de consommation d’alcool varie suivant
l’âge et le sexe, mais aussi en fonction des opinions des autorités concernées. Par exemple,
le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAA), recommande aux
américains âgés de plus de 65 ans de ne pas consommer plus d’un verre d’alcool par jour.
De plus, les interactions entre les médicaments et l’alcool, l’accroissement potentiel du
risque de blessures liées à un accident, devraient être envisagées, en lien avec la
consommation d’alcool chez les personnes âgées ou chez celles qui présentent des maladies
ou des troubles de santé mentale.
DECLENCHEMENT DES TRIGGERS
Personnes pour lesquelles les points suivants s’appliquent :
Ce groupe comprend environ 10 %9 des personnes recevant des soins à domicile, 5 % des personnes en institution et 7 % de la population des personnes âgées vivant de façon autonome.
PAS DE DECLENCHEMENT DES TRIGGERS
Toutes les autres personnes.
Premièrement, établir le mode et la durée du tabagisme.
Evaluer le contexte de santé actuel. S’il existe une morbidité associée au tabac (comme
une maladie ischémique du coeur, un accident vasculaire cérébral ou une BPCO, il
peut exister une grande motivation à arrêter le tabac.
Si la personne vit avec un partenaire non fumeur, cela augmente la probabilité d’arrêter.
Impliquer le partenaire dans les discussions autour de l’arrêt du tabac, mais selon la
nature de la relation, soyez vigilant au sujet de la dynamique relationnelle qui peut
affecter le comportement des fumeurs. Tenez compte des situations dangereuses
comme l’utilisation d’oxygène à domicile.
Les personnes âgées ont une probabilité plus élevée d’arrêter de fumer,
particulièrement si elles se disent motivées.
Vos efforts seront plus fructueux avec des personnes de cette catégorie. La présence d’une dépression peut faire perdurer le tabagisme, et si cette dépression est confirmée, prenez les mesures nécessaires pour l’évaluer et la prendre en charge. (Voir CAP "Troubles de l'humeur").
Autres considérations thérapeutiques.
Les conseils sont rarement efficaces seuls.
En général, les stratégies les plus souvent prescrites par les médecins reposent à la fois
sur le soutien et la prescription d’agents pharmacologiques.
Des professionnels bien formés devraient intervenir.
Si des agents pharmaceutiques sont utilisés, les professionnels doivent pouvoir les
prescrire. Les chewing-gums à la nicotine, les patches et les sprays (thérapie de substitution à
la nicotine) sont disponibles en vente libre dans certains pays.
En général, l’association d’un soutien et d’une médication semblent donner les
meilleurs résultats.
Premièrement, vérifiez le type de consommation d’alcool.
Il faudrait connaître le type de consommation actuelle mais également le type de consommation dans le passé. Cela
peut être un sujet délicat, qu’il faudrait aborder de manière indirecte. Il est démontré que la plupart des adultes âgés, sous-estiment leur consommation.
Les faits suivants devraient amener une motivation plus grande à gérer le problème de consommation d’alcool :
Des informations sur la comorbidité peuvent être importantes.
Si la personne présente plusieurs problèmes de santé, y compris des problèmes cognitifs, ou prend de nombreux médicaments, la consommation de boissons alcoolisées devrait être minimale ou nulle.
Prenez en compte les circonstances qui peuvent amener des problèmes liés à la
consommation d’alcool, par exemple le deuil, les changements de rôles, ou le
déclin de la santé.
Evaluez l’impact de la consommation d’alcool sur la santé de la personne, son
fonctionnement physique et psychologique, et son fonctionnement social.
Si la consommation d’alcool apparaît excessive, et particulièrement si des problèmes de
santé y sont associés, une prise en charge médicale est essentielle. Le sevrage
d’alcool peut être associé à de sérieuses complications médicales. Si un sevrage est
décidé chez une personne qui a une histoire de consommation très élevée, en
particulier s’il y a des co-morbidités, une hospitalisation pour désintoxication peut
être nécessaire et est même recommandée par certaines autorités.
Il y a deux types de présentation de problèmes liés à l’alcool.
Assurez-vous que la personne a une perception correcte de l’étendue de son
problème de consommation et une motivation à diminuer sa consommation.
Les individus présentant des addictions au tabac, à l’alcool ou à d’autres substances
peuvent être à différents stades de motivation au changement. Par exemple, certains
peuvent ne pas être conscients de leur problème ou n’avoir jamais envisagé de modifier
leur comportent. Ils peuvent n’être prêts à envisager aucun changement dans leurs
comportements par rapport à leur santé. D’autres peuvent réfléchir à modifier leur
usage de ces substances. Par conséquent, ils peuvent être plus ouverts à recevoir des
informations sur les traitements possibles et les programmes de soutien.
Les interventions possibles comprennent :
Dale LC, Olsen DA, Patten CA, et al. Predictors of smoking cessation among elderly smokers treated for nicotine dependence. Tobacco Control 1997; 6(3):181-7.
O'Connell H, Chin AV, Cunningham C, Lawlor B. Alcohol use disorders in elderly people - redefining an age old problem in old age. BMJ 2003;327(7416):664-7.
Prochaska JO, DiClemente CC, Norcross JC. In search of how people change – Applications to addictive behaviors. Am Psychol 1992; 47(9): 1102-14.
Ranney L, Melvin C, Lux L, McClain E, Lohr KN. Systematic review: smoking cessation intervention strategies for adults and adults in special populations. Ann Intern Med 2006; 145(11):845-56.