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CAP Risque d'Institutionnalisation


Problème - Déclenchement - Recommandations - Complément

Problème


Le GAD « risque d’entrée en institution » identifie les personnes qui présentent le risque d’être admises au sein d’une maison de repos (ou toute structure de soins à long terme similaire) dans les mois qui suivent. De façon typique, ces personnes présentent des déficits au niveau du fonctionnement physique, de la mémoire, de la prise de décision et de la santé. Ce GAD décrit les étapes à suivre pour réduire le risque de se retrouver dans une telle situation.

La plupart des personnes ciblées par ce GAD pourront rester dans leur domicile en recevant un soutien informel de la part de membres de la famille ainsi qu’une aide complémentaire de la part de services spécialisés. Cependant, lorsque les problèmes de la personne deviennent plus complexes, la probabilité de voir un placement de la personne augmente.

Le placement en institution d’une personne est souvent l’ultime étape d’un long processus de déclin. Un déclin fonctionnel commence typiquement quand la personne commence à montrer une diminution de l’accomplissement d’activités instrumentales de la vie de tous les jours (par exemple, l’entretien du logement ou faire ses courses chez un grossiste). Pressentant que quelque chose ne va pas, la famille et les amis proches vont progressivement apporter une aide compensatoire pour ces déficiences. Ce niveau d’aide peut rester cohérent durant une longue période de temps car le déclin fonctionnel est souvent un processus remarquablement lent. Avec le temps, la personne peut expérimenter des problèmes supplémentaires dans la prise de décision de la vie quotidienne et au niveau de la mémoire et elle peut éventuellement développer une dépendance pour une ou l’autre activité de base de la vie de tous les jours (AVQ). Lorsque la personne ou ses proches remarquent une déficience, l’aide informelle augmente. La première tâche au niveau des AVQ qui nécessite un soutien est souvent l’hygiène personnelle et l’aide à l’habillement. Le début de troubles du comportement pourra ultérieurement compliquer la situation.

Bien que, les personnes et leurs familles soient généralement capables de s’adapter et d’ajuster le niveau de soutien en fonction des possibilités, les besoins de la personne peuvent éventuellement excéder la capacité de soutien informel approprié. Alors, la personne ou les membres de sa famille envisagent un placement en maison de repos comme la meilleure solution pour la personne âgée. Cela peut se produire après une hospitalisation suite à un problème aigu ou à la recrudescence d’une maladie chronique récente. L’événement qui a précipité l’événement peut être une chute, une fracture, une pneumonie ou d’autres raisons provoquant une période prolongée d’inactivité ou un alitement. Selon les causes sous-jacentes et la perte d’autonomie fonctionnelle consécutive, la personne, sa famille et le personnel de soins peuvent commencer à envisager le placement en maison de repos. Cependant, pour la plupart de ces cas, une admission en maison de repos sera souvent évitée avec des interventions appropriées et une aide de la communauté.

Principaux objectifs de soins
  • Eviter un placement prématuré en maison de repos ou dans toute autre structure de soins à long terme, en apportant un soutien aux efforts de la famille et en fournissant un programme d’intervention de la part de la communauté.

Déclenchement


Ce GAD identifie les personnes qui ont des troubles fonctionnels et qui présentent un risque élevé d’institutionnalisation dans les prochains mois.

GROUPE CIBLE. Ce groupe comprend des personnes qui présentent 4 ou plus des conditions suivantes :

  • Tout séjour dans une maison de repos au cours des 5 dernières années
  • Problème de mémoire à court terme
  • Tout déficit au niveau de l’aptitude cognitive dans la prise de décisions quotidiennes
  • Maladie d’Alzheimer
  • Tout déficit dans la manière de se faire comprendre
  • Tout déficit dans la compréhension des autres
  • Un des problèmes de comportement suivants (peu importe sa fréquence) : déambulation, abus verbaux, abus physiques, comportement social inapproprié, comportement sexuel inapproprié en public ou résistance aux soins
  • Besoin d’aide pour le transfert du lit au fauteuil ou autre (ou l’activité ne s’est pas produite)
  • Besoin d’aide pour les déplacements (ou l’activité ne s’est pas produite)
  • Besoin d’aide pour l’hygiène personnelle (ou l’activité ne s’est pas produite)
  • Déclin au niveau des AVQ au cours des 90 jours qui ont précédé
  • La personne en fauteuil roulant est « poussée » par d’autres
  • La personne ne sort pas de son domicile
  • Une ou plusieurs chutes au cours des 90 derniers jours
  • Incontinence urinaire, occasionnelle ou permanente

Le groupe « cible » comprend 40 % des bénéficiaires de soins à domicile et 1 % des personnes âgées qui vivent de façon autonome au sein de la communauté. Environ 80 % des personnes nouvellement admises pour un séjour de longue durée en maison de repos rencontreront ces conditions. Pour les bénéficiaires de soins à domicile, environ 20 % du groupe « cible » seront admis dans une maison de repos au cours de l’année suivante – soit deux fois le taux des personnes qui ne font pas partie du groupe cible. Pour les personnes « ciblées » qui vivent de façon autonome au sein de la communauté, environ 30 % seront admises en maison de repos au cours de l’année suivante – environ quatre fois le taux des personnes qui ne font pas partie du groupe « cible ».

Personnes qui ne font pas partie du groupe à risque. Toutes les autres personnes font partie de ce groupe. Ce groupe compte environ 65 % des bénéficiaires de soins à domicile et 88% des personnes âgées qui vivent de façon autonome au sein de la communauté.


Recommandations


Identifier les personnes et les familles qui semblent prêtes à prendre une décision de placement en institution. L’approche suivante peut être utilisée pour réorienter une décision prématurée de placement dans une structure de soins à long terme.

Pour une personne hospitalisée, évaluez le niveau fonctionnel pour la période précédant l’hospitalisation et les changements qui ont suivi l’admission. Envisagez s’il y a un espoir raisonnable de récupération partielle ou totale. Pour la grande majorité des gens, un déclin au niveau de l’état fonctionnel sera d’apparition récente et, s’il n’y a pas de perte cognitive importante, il existe un potentiel substantiel pour la personne de voir une amélioration, ne nécessitant pas une institutionnalisation. Pour les personnes qui étaient dépendantes avant l’événement qui a précipité l’admission, quantifiez le niveau d’aide que la famille ou d’autres personnes apportaient de façon habituelle.

Pour une personne qui vit au sein de la communauté et qui n’a pas été hospitalisée récemment.

  • Evaluez si un déclin est lié à un des éléments suivants :
    • Les décisions de la famille d’en faire plus pour la personne que ce qui est nécessaire (par exemple, un membre de la famille, qui se sent concerné par la sécurité de la personne, peut commencer à agir sans qu’il y ait une demande à la base, ou la famille n’a pas la patience d’attendre quant la personne âgée accomplit une activité).
    • De récents changements au niveau du traitement médicamenteux peuvent causer un ralentissement chez la personne.
  • N’oubliez pas de tenir compte des ressources encore présentes de la personne. Par exemple, sa capacité à prendre des décisions, son aptitude pour la marche, un caractère optimiste, l’amour de petits-enfants, des ressources financières et la volonté de se battre pour rester au sein de la communauté.
  • Posez des questions au sujet de toute intervention de rééducation pour évaluer un déclin éventuel. (Voyez le GAD « AVQ »).

Résolution des problèmes activés par d’autres GAD. Pour une personne qui est considérée comme ayant un risque élevé d’être admise dans une maison de repos, l’objectif est d’identifier les problèmes qui peuvent trouver une solution au sein de la communauté. Pour une personne qui fait partie du groupe « cible » de ce GAD, envisagez les risques sous-jacents qui pourraient entrainer son admission dans une maison de repos notamment grâce à un examen des autres GAD. Les GAD qu’il faut cibler en priorité sont :

Votre première tâche est de vous assurer que le risque d’institutionnalisation est pris en compte lorsque vous concevez votre plan de soins dans les domaines cités ci-dessus. Savoir qu’une personne court le risque d’être placée dans une maison de repos devrait vous aider à vous assurer que les problèmes ont été listés.

Surveillez toute « perte » ultérieure dans un des domaines qui a été identifié dans ce GAD : les AVQ, la mémoire, la prise de décision, la communication, les chutes, le comportement ou l’incontinence.

  • Identifiez un nouveau problème ou une dégradation de l’état aussi vite que possible.
  • Cherchez à identifier tout changement au niveau de l’état de santé ou du plan de soins qui pourrait expliquer ce qui est arrivé à la personne – une nouvelle maladie, un médicament ou une blessure peuvent compliquer le déroulement des soins prescrits.
  • Envisagez diverses stratégies et éduquez la personne à se prendre en charge ou éduquez la famille à la gestion de maladies chroniques.

Rôle de la famille. La plupart des personnes auront un réseau familial « raisonnable » capable de fournir un soutien progressif :

  • Si les membres de la famille apportent un soutien journalier, il est probable qu’ils continuent à agir de cette manière, au moins à court terme. Lors de la survenue de nouveaux besoins, les membres de la famille les assument souvent spontanément et de façon progressive. Néanmoins, il est intéressant d’éduquer la famille et la personne aux stratégies de gestion à l’autonomie, aux changements de style de vie, aux stratégies de soutien, tout comme leur apporter des informations sur les suites éventuelles attendues ou sur une dégradation éventuelle.
  • En même temps, pour les quelques personnes qui ont un mauvais réseau d’aide informelle on peut s’attendre à ce qu’elles reçoivent moins d’aide de la part de la famille ou d’amis. De nouveau, ce qui est valable pour aujourd’hui, le sera aussi pour demain. De tels réseaux de soutien informels sont rarement corrects et quelqu’un devrait prendre des arrangements pour apporter un niveau de soins formels.
  • Quelques aidants informels pourraient manquer d’informations quant au type de changements auxquels ont peut s’attendre pour venir en aide à la personne ; et comment ils pourraient apporter un soutien efficace au fil au temps. Des programmes individuels ou des groupes de conseils, ou toute autre source d’information (soit en temps réel, soit par une aide téléphonique ou par une brochure informative) peuvent apporter une aide.
  • Etre conscient que la personne âgée peut demander à être admise en maison de repos ou dans une autre structure apparentée pour « ne pas être un fardeau » pour la famille ou un être aimé. La personne a souvent une perception erronée que l’aide ne peut continuer, particulièrement quand est mis en place un service de soins spécialisés. Parlez de cette perception avec la personne et son soignant informel.
  • Planifiez des soins qui permettent aux aidants de « faire une pause », soit à domicile ou en centre de jour pour quelques heures, ou envisagez une admission dans une structure pour quelques jours ou quelques semaines, pour permettre à l’aidant informel d’apporter son aide pendant une période plus longue.

Services temporaires en cas de problèmes urgents. Quand les membres de la famille sont dans une détresse sévère à cause des nouveaux problèmes de la personne, le soutien temporaire ou permanent d’un service de soins formels peut être important pour permettre à la famille de continuer à apporter son aide à la personne. Dans d’autres situations, la personne peut devoir être institutionnalisée de façon temporaire. Cela peut être dû à l’absence de soignants à cause d’une maladie ou de leur travail, ou parce que le logement habituel de la personne n’est plus disponible. Dans ces cas, l’attention devrait être dirigée sur le motif pour lequel le placement est nécessaire et pour aider l’aidant informel à se fixer des attentes raisonnables par rapport à ses responsabilités, à son devoir et ses préférences une fois que la personne retourne à domicile

Alternative spécialisée, « assisted living housing » américaines. Si de telles ressources sont disponibles au sein de la communauté, on peut envisager cette option. Les « assisted living housing » américaines (appartements indépendants avec accès à des services d’aide) peuvent avoir un effet significatif pour réduire la nécessité d’une institutionnalisation. Pour les personnes handicapées, y compris celles qui ont une perte cognitive et des problèmes fonctionnels légers à modérés, cette option peut être mise en place, elle permet un partenariat entre les services d’aide formels et informels pour aider la personne.

Mesures de prévention pour diminuer le risque qu’un événement n’intensifie une invalidité. Il est de plus en plus évident que des mesures liées au mode de vie et des interventions médicales peuvent réduire le risque sous-jacent de troubles cardio-vasculaire (attaque) ou la morbidité (maladie cardiaque, etc.), les chutes et un déclin ultérieur. Des actions qui visent à prévenir de tels problèmes peuvent également diminuer la probabilité ou la nécessité d’un placement en institution de la personne.


Complément


RESSOURCES ADDITIONNELLES
Barusha AJ, Pandav, R, Shen C, Dodge HH, Ganguli M. Predictors of nursing facility admission: A 12-year epidemiological study in the United States. JAGS. 2004; 52: 434-439.

Laukkanen P, Leskinen E, Kauppinen M, Sakari-Rantala R, Heikkinen E. Health and functional capacity as predictors of community dwelling among elderly people. Journal of clinical Epidemiology. 2000; 53: 257-265.

Payette H, Coulombe C, Boutier V, Gray-Donald K. Nutrition risk factors for instutionalization in a free-living functionally dependent elderly population. Journal of Clinical Epidemiology. 2000. 53: 579-587.

Soto ME, Andrieu S, Gillette-Guyonnet S, Cantat C, Nourhasheni F, Vellas B. Risk factors for functional decline and institutionalisation among community-dwelling older adults with mild to severe Alzheimer’s disease : one year of follow-up. Age Ageing. 2006 : 35 (3) : 308-310.

AUTEURS

John N. Morris, PhD, MSW
Jean-Claude Henrard, MD
Brant E. Fries, PhD
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This particular version was published on 09:14 29-Nov-2019 by ClaireLepère.
 
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