CAP Communication

Problème - Déclenchement - Recommandations - Complément


Problème


Alors que plusieurs maladies peuvent affecter la manière dont une personne s’exprime et comprend une information, le CAP "communication" se focalise sur l’interrelation entre la fonction de communication de la personne et ses aptitudes cognitives pour la prise de décision. Une communication "normale" implique deux activités en relation :
  • L’EXPRESSION : se faire comprendre par les autres, en général verbalement mais aussi à travers les échanges non verbaux. Des problèmes typiques de l’expression incluent des perturbations dans le langage, le discours et la production de la voix. Des manifestations spécifiques incluent des difficultés pour trouver les mots appropriés, une difficulté pour mettre des phrases ensemble, ou une difficulté pour décrire des objets et des événements, la prononciation incorrecte de mots, le bégaiement, une voix enrouée ou déformée, un volume faible à cause d’un mauvais état respiratoire. La proportion des personnes avec au moins quelques difficultés à se faire comprendre diffère en fonction du lieu où la personne est évaluée. Le pourcentage de personnes ayant un problème varie de 15 % pour celles qui vivent de façon autonome au sein de la communauté, à 25 % pour celles qui bénéficient de soins à domicile et à 40 % dans les structures de soins de longue durée.
  • LA RECEPTION (des informations) : comprendre ou distinguer des propos ou l’écriture des autres. Des problèmes typiques de la réception (des informations) incluent des changements / des difficultés au niveau : de l’audition, de la discrimination des sons, de la compréhension du vocabulaire, de la lecture et de l’interprétation des expressions du visage. La proportion de personnes avec au moins quelques difficultés pour comprendre la communication verbale d’autres personnes varie en fonction du lieu où la personne est évaluée. Le pourcentage de personnes ayant un problème varie de 10 % pour celles qui vivent de façon autonome au sein de la communauté, à 25 % pour les bénéficiaires de soins à domicile et à 50 % dans les maisons de repos.

PRINCIPAUX OBJECTIFS DE SOINS
  • Prévenir une perte possible de la capacité à communiquer pour autant que ce soit possible.
  • Inverser ou améliorer toute perte de communication.
  • Contrôler les causes courantes et les traiter de manière appropriée.
  • Travailler avec la famille et le personnel de soins pour assurer une communication effective avec la personne.


Déclenchement


L’objectif de ce CAP est double : premièrement, améliorer l’aptitude à communiquer chaque fois que c’est possible. Deuxièmement, prévenir toute dégradation de la communication. Toute personne dépistée à risques devrait bénéficier d’un plan de soins spécialisé pour la communication. La différence essentielle entre les deux groupes à risques suivants réside dans l’objectif des soins : améliorer ou prévenir un déclin.

GROUPE A RISQUE AYANT UN POTENTIEL D’AMELIORATION.
Ce sous-groupe est défini par deux facteurs :

  • Les personnes constituant ce groupe ont une insuffisance de communication de modérée à sévère, qui comprend à la fois la communication avec les autres et la compréhension de la communication venant des autres ;
  • Ces personnes ont quelques aptitudes pour prendre part à la prise de décisions quotidiennes (persistance de capacité cognitive).
Etant donné cette persistance de capacité cognitive, ce sous-groupe est le plus susceptible de rencontrer des améliorations dans la communication. Toutefois, seulement une minorité s’améliorera (environ 15 %) endéans une période de 90 jours, le point central des soins est d’augmenter la probabilité que cela arrive. Remarque – ce groupe comprend environ 11 % des personnes dans les structures de soins de longue durée, 8 % des bénéficiaires de soins à domicile et moins de 1 % des personnes âgées qui vivent de façon autonome au sein de la communauté.

GROUPE A RISQUE POUR PREVENIR UN DECLIN.
Ce sous-groupe est également défini par la capacité de communication et de prise de décision quotidienne, mais dans ce cas la personne tend à avoir un meilleur niveau de fonctionnement des capacités de communication, et une moins bonne aptitude à prendre des décisions quotidiennes.

Etant donné cette déficience cognitive, ce sous-groupe est le plus susceptible de décliner au niveau de la communication. Toutefois, seule une minorité verra une dégradation (environ 15 %), le point central des soins est de réduire la probabilité que cela arrive. Remarque : ce groupe comprend environ 25 % des personnes dans les structures de soins de longue durée, 10 % des bénéficiaires de soins à domicile et moins d’un % des personnes âgées qui vivent de façon autonomes au sein de la communauté.

GROUPE NON A RISQUE.
Ce sous-groupe comprend toute personne chez qui il n’est pas réaliste de viser une récupération fonctionnelle ou un maintien fonctionnel pour prévenir une dégradation. Il existe un équilibre entre les capacités à communiquer et la capacité cognitive (comme le mesure la prise de décision dans la vie quotidienne). On distingue trois sous-groupes : une bonne communication et une bonne cognition, une communication moyenne et une cognition moyenne, une mauvaise communication et une mauvaise cognition.

Ce sous-groupe est le moins susceptible de changer au cours du temps, comme l’aptitude à communiquer équivaut à l’aptitude cognitive. Remarque - ce groupe comprend environ 64 % des personnes dans les structures de soins de longue durée , 88 % des bénéficiaires en soins à domicile et 99 % des personnes âgées qui vivent de façon autonome au sein de la communauté. Les soins pour les personnes de ce groupe se limitent à contrôler tout déclin inattendu du niveau de communication.


Recommandations


Quand la communication est limitée, l’évaluation se focalise sur la vérification de quelques facteurs : les causes sous-jacentes du déficit, le succès d’actions curatives entreprises, l’aptitude de la personne à compenser grâce à des stratégies non verbales (par exemple, l’aptitude à suivre visuellement des signes non verbaux et des signaux), la bonne volonté et l’aptitude des soignants à assurer une communication effective avec la personne. En présence de capacités de langage réduites, l’équipe de soins et la personne doivent développer leurs capacités à communiquer de façon non verbale – une des aptitudes les plus basiques et automatiques de l’être humain. Le toucher, l’expression du visage, le contact visuel, le ton de la voix et la posture sont tous de puissants moyens de communication. La reconnaissance et l’utilisation de ces moyens sont primordiales pour une communication effective.

Evaluez la personne pour identifier les problèmes confondants et listez-les (voyez le CAP approprié). Une fois ces problèmes pris en charge, ou contrôlés, l’aptitude pour communiquer de la personne devrait être réexaminée.

  • Le déclin du statut cognitif, spécialement le début récent d’une confusion aiguë (Délirium).
  • L’augmentation du nombre de troubles de l’humeur (par exemple, une augmentation sur l’échelle de dépression DRS).
  • Le déclin du statut AVQ.
  • La détérioration du statut respiratoire des personnes ayant une BPCO.
  • La fonction motrice orale – la déglutition, la clarté de la production de la voix.

Evaluez et corrigez, si c’est possible, les éléments de la communication. Tout programme de soins devrait chercher de façon détaillée les points forts et les faiblesses de la personne pour comprendre, entendre et s’exprimer.

  • Problèmes d’audition – Contrôlez si un dispositif d’aide approprié existe, fonctionne correctement (par exemple, la batterie du dispositif est en état) et est utilisé. Vérifiez si la personne est capable de comprendre dans des situations particulières, par exemple, dans un environnement calme ou dans une conversation face à face où la personne peut voir les lèvres de l’autre.
  • Réussite de la communication – Si la personne est capable de communiquer plus efficacement avec certaines personnes, alors essayez d’en déterminer la raison. Par exemple, la personne doit-elle parler plus lentement ou distinctement, utiliser des gestes ou des mouvements, ou la communication se fait-elle dans une autre langue ? Assurez-vous d’avoir fourni un mode de communication efficace.
  • La communication non verbale – Si la personne a des capacités pour utiliser tout dispositif de communication ou autre mode de communication non verbale, assurez-vous que l’équipe et/ou tout prestataire de soins est informée du besoin d’utiliser de telles procédures et qu’elle peut les utiliser.
  • Un déclin récent dans la communication / la compréhension – vérifiez toutes les causes potentielles, y compris la présence d’un écoulement au niveau de l’oreille ou d’un bouchon de cérumen.

Evaluez le traitement et l’historique.

  • La personne a-t-elle été évaluée par un spécialiste de l’audition ou un orthophoniste (logopède) ? Est-ce récent ?
  • Les maladies de la personne ont-elles empiré depuis la dernière évaluation ?
  • Si une telle évaluation a débouché sur un plan de soins, a-t-il été suivi comme c’était spécifié ?

Facteurs à évaluer et référer pour une relation possible au problème de communication :

  • Survenue récente d’événements (par exemple, une aphasie secondaire à un accident vasculaire cérébral). Si une amélioration est possible, envisagez de demander l’avis d’un logopède.
  • Maladies chroniques ou récurrentes (par exemple, maladie d’Alzheimer ou autres démences ; aphasie, accident vasculaire cérébral, maladie de Parkinson ou problèmes de santé mentale). Pour des maladies chroniques qui sont peu susceptibles d’amélioration sous traitement, envisagez des traitements de la communication ou des interventions qui peuvent compenser des pertes (par exemple, pour des problèmes moyens chez une personne atteinte de maladie d’Alzheimer, l’utilisation de phrases courtes, directes et une approche tactile peuvent être efficaces).
  • Maladies qui peuvent entraîner des déficits de la production de la voix : l’asthme, l’emphysème/la broncho-pneumopathie chronique obstructive, la maladie de Parkinson, le cancer, ou une mauvaise prothèse dentaire. Envisagez de consulter pour des exercices respiratoires ou un entrainement à l’endurance cardio-respiratoire.
  • Maladies transitoires (par exemple, un état confusionnel aigu, une infection ou un épisode aigu lors d’une maladie). Existe-t-il une maladie aiguë ou transitoire dont le traitement permettrait une amélioration de l’aptitude pour communiquer ? (Voyez le CAP Délirium ou consultez un médecin).
  • Contrôlez le traitement médicamenteux pour toute maladie qui pourrait altérer l’aptitude pour communiquer. Est-ce qu’une modification de dosage ou de principe actif pourrait amener une amélioration de l’aptitude à communiquer ? Consultez le médecin en cas d’utilisation d’un des médicaments suivants :
    • Agents psychotropes telles que les antidépresseurs, les tranquillisants (antipsychotique, anxiolytique, agent sédatif)
    • Analgésiques opioïdes (narcotiques)
    • Médicaments anti-parkinsoniens
    • Antibiotiques tels que la gentamycine, tobramycine
    • Toxicité de l’aspirine
    • Evaluez les opportunités de la personne pour communiquer lorsque la qualité ou la quantité de la communication est (ou n’est pas) égale à l’aptitude apparente pour communiquer. Est-ce que des opportunités pour communiquer pourraient être corrigées ; par exemple, la disponibilité d’autres personnes avec qui communiquer, l’utilisation de tableaux ou d’ordinateurs pour communiquer.


Complément


RESSOURCES ADDITIONNELLES
Lubinski R, Frattali C, Barth C. (1997). Communication. In Morris JN, Lipsitz LA, Murphy KM, and Belleville-Taylor P. (Eds). Quality Care in the Nursing Home. (1997). Mosby, St. Louis, MO. Note : This chapter provides an approach assessment of the person with communication deficits, including how to assess and address underlying problems and tips for care planning.

AUTEURS

Rosemary Lubinski, EdD
Carol Frattali, PhD
John N. Morris, PhD, MSW



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