II. Directives code 0 pour le GAD Délirium
PLAN PAR ETAPES : PREVENTIOBN ET SUIVI DE L’ETAT MENTAL DU PATIENT A RISQUE
Une enquête a démontré que l’application de stratégies préventives permet de réduire le développement du délire et des complications qui y sont liées. Une série d’étapes doivent être suivies :
ETAPE 1 : Ce patient est-il un patient à risque ?
- Le patient souffre-t-il de troubles cognitifs (démence, dépression, parkinson), traumatisme cérébral (AVC), y a-t-il des antécédents de délire dans la famille ?
OU
- Le patient présente-t-il 2 ou plus des facteurs de risque suivants?
- Age ≥ 70 ans
- Gravité de la maladie
- Immobilité ou diminution de l’exécution des AVQ
- Troubles sensoriels (ouïe, vue)
- Abus d’alcool et/ou usage prolongé de médicaments psychoactifs
- Polypharmacie (≥ 5 médicaments)
- Déshydratation
- Malnutrition
- Affections multiples chroniques
- Attention : Le risque de délire augmente encore lors l’utilisation de moyens de contention et de l’admission en MRS suite à un séjour prolongé à l’hôpital
>>> S’il s’agit d’un patient à risque, passez à l’étape 2
ETAPE 2 : Mesures préventives pour les patients à risque
Ces mesures visent une « approche
non-médicamenteuse », étant donné que les effets des médicaments sont encore méconnus (ex. faible dose de haloperidol).
- Capacités cognitive :
- Mesures d’orientation : Utilisez des objets familiers (ex. photos de personnes connues, réveil), donnez régulièrement des explications au patient
- Favorisez la continuité : Dévouement des infirmières faisant partie du service.
- Vision et audition :
- Dépistez les problèmes de vision et d’audition.
- Vérifiez si le patient utilise correctement ses lunettes ou son appareil auditif.
- Lavez ses lunettes tous les jours et mettez-les au patient.
- Vérifiez s’il y a de cérumen dans l’oreille et dans le conduit auditif du patient.
- Utilisez des veilleuses.
- Parlez lentement, clairement dans le champ de vision et auditif de la personne.
- Dormez :
- Favorisez la qualité du sommeil (lait chaud, pas de caféine ou de diurétiques le soir, pas de tapage nocturne ou de lumière trop claire).
- Activez le plus possible les patients qui dorment au cours de la journée.
- Mobilité :
- Stimulez la mobilité, l’exécution autonome d’activités.
- N’utilisez pas de moyens de contention (sauf si le patient s’enfuit et si c’est justifié cliniquement).
- Niveau d’hydratation/état nutritionnel:
- Encouragez le patient à s’hydrater, proposez-lui ses boissons préférées (si ce n’est pas contre-indiqué).
- Placez la boisson à portée de main.
- Utilisez éventuellement des compléments alimentaires.
- Contrôle de la douleur :
- Contrôler/observez régulièrement la présence de la douleur.
- Procurez des antidouleurs adéquats en concertation avec le médecin.
ETAPE 3 : Observation de l’état mental chez un patient à risque
- L’observation est nécessaire afin de détecter un délire suffisamment tôt. Ainsi, on pourra commencer un traitement rapide qui permettra de limiter la durée et la gravité du délire.
- Observez les principaux signes avant-coureurs d’un délire :
- Insomnie et somnolence pendant la journée, rêves éveillés et angoissants
- Agitation, mouvements perpétuels, irascibilité et angoisse OU hypoactivité avec comportement passif et repli sur soi.
- Hallucinations et délires passagers, observables tout d'abord en tant que suspicion.
- Légère désorientation.
- Difficultés à comprendre ce qui se passe et ce qui est dit.
- Sensibilité accrue aux stimuli extérieurs (lumière, bruit).
sur base de directives de l'hôpital universitaire de Louvain
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