This is version 3. It is not the current version, and thus it cannot be edited.
[Back to current version]   [Restore this version]

CAP Affections cardio-respiratoires

Problème - Déclenchement - Recommandations - Complément

Problème


Ce CAP « affections cardio-respiratoires » alerte les professionnels de la santé sur la nécessité d’évaluer et de prendre en charge la personne qui pourrait présenter des problèmes cardio-vasculaires ou respiratoires. La plupart des individus âgés, qui ont des difficultés cardio-respiratoires seront déjà pris en charge par un médecin, mais pas tous. En plus, certaines personnes âgées peuvent présenter de nouveaux symptômes ou une exacerbation d’anciens symptômes qui nécessitent une intervention médicale ou autre.

La prévalence des maladies cardiaques augmente rapidement avec l’âge chez les plus de 65 ans dans les sociétés occidentales : 75 % de toutes les personnes ayant présenté une crise cardiaque ont plus de 60 ans et 20 % ou plus des plus de 75 ans ont des antécédents d’infarctus ou d’angine de poitrine. De nombreuses personnes âgées souffrant d’hypertension peuvent développer des symptômes suite à un changement brusque de la pression sanguine ou un nouveau traitement. La bronchite chronique obstructive (BPCO) est largement répandue spécialement chez ceux qui ont fumé ou qui ont travaillé dans certaines industries.

Certains signes et symptômes, tels que le manque de souffle ou une douleur au niveau de la poitrine associée à un effort, peuvent être clairement attribués au système cardio-respiratoire. Cependant, dans certains symptômes comme une fatigue générale, la relation au système cardio-respiratoire peut ne pas être immédiatement apparente. En outre, les signes et les symptômes d’une maladie aiguë, telles que la pneumonie, peuvent être difficiles à reconnaître en présence d’une maladie chronique telle que la BPCO. De tels problèmes peuvent sérieusement restreindre le style de vie de la personne et devraient être contrôlés et listés.

Principaux objectifs de soins
  • Aider les non-médecins travaillant dans des communautés de personnes âgées à identifier des problèmes cardiovasculaires ou respiratoires potentiels.
  • Référer à un médecin et d’autres professionnels de la santé ceux qui présentent des signes et des symptômes de troubles cardiovasculaires ou respiratoires et ne reçoivent pas déjà de traitement.


Déclenchement


Les maladies cardiovasculaires et respiratoires chez les personnes âgées peuvent être sous traitement ou non, et la personne peut avoir participé au programme d’autogestion cardio-pulmonaire ou tout autre programme ou non. Une limitation fonctionnelle peut ne pas être identifiée comme résultant d’une maladie cardio-respiratoire ou peut être attribuée au vieillissement. Beaucoup de symptômes, comme l’essoufflement peuvent être acceptés et tolérés. Donc, ce CAP «affections cardio-respiratoires » identifie si les symptômes sont présents sans exclure a priori ceux qui sont déjà sous traitement médical.

PERSONNES A RISQUE.

Les gens qui présentent un des symptômes suivants :

  • Douleur dans la poitrine
  • Essoufflement
  • Irrégularité du pouls
  • Vertiges
  • Présence d’un des paramètres suivants (notez : ces items n’apparaissent pas dans les formulaires d’évaluation d’interRAI et ne sont disponibles que si le médecin a demandé ou réalisé le test)
    • Pression systolique supérieure à 200 ou inférieure à 100 mm Hg
    • Rythme respiratoire supérieur à 20 respirations par minute
    • Pulsations supérieures à 100 ou inférieure à 50 pulsations/minutes
    • Saturation en oxygène inférieure à 94 litre d’O2

Ce groupe des personnes à risque inclut environ 15 % des personnes en institution, environ 40 % des bénéficiaires de soins à domicile (9 % avec des douleurs dans la poitrine, 25 % avec de l’essoufflement, 15 % avec des irrégularités de pulsations, et 20 % avec des vertiges) et 35 % de la population des personnes âgées vivant de façon autonome (4 % avec des douleurs dans la poitrine, 15 % avec de l’ essoufflement, 10 % avec des irrégularités de pulsations, et 20 % avec des vertiges).

POPULATION NON A RISQUE.

Les gens qui ne présentent aucun de ces symptômes.


Recommandations


Il est important de s’assurer que ces symptômes cardio-respiratoires ont été évalués. Beaucoup de personnes présentant ces symptômes devront requérir une attention urgente et il existe de nombreuses options thérapeutiques pour traiter ces symptômes, selon l’origine du problème. L’insuffisance cardiaque, par exemple, répond habituellement au traitement, amenant une amélioration de la qualité de vie en termes de tolérance à l’effort et de degré de fatigue. En plus, certains symptômes peuvent ne pas être reconnus immédiatement comme résultant d’une maladie cardio-vasculaire. Par exemple, une légère céphalée, des étourdissements, des vertiges ou des syncopes, souvent attribués à une chute de tension peuvent résulter d’anomalies d’une valve cardiaque ou d’une arythmie, tous deux pouvant être améliorés par un traitement médical ou une intervention chirurgicale.

Fréquemment, les personnes peuvent présenter des maladies à la fois cardio-vasculaires et respiratoires. Les principaux symptômes et signes associés à un trouble cardio-vasculaire et respiratoire sont :

  • Maladie cardio-vasculaire : essoufflement (dyspnée), douleur dans la poitrine, palpitations, œdème des membres inférieurs, étourdissements, vertiges, syncopes.
  • Maladies respiratoires : souffle court, toux, expectorations, sang dans les expectorations et douleur dans la poitrine. Souvent, les gens disent simplement qu’ « ils manquent d’air ». Pour déterminer la cause d’un de ces symptômes ou signes, un examen médical approfondi est nécessaire.

Quand ces signes sont présents, demander à la personne si le médecin est au courant du problème et s’ils sont traités pour cela. Quelle que soit la réponse, suggérer que la présence de ces symptômes justifie une discussion avec le médecin.

  • Pouls irrégulier. Un pouls irrégulier d’apparition récente requiert toujours une évaluation. Si, par exemple, c’est le reflet d’une fibrillation auriculaire, la personne âgée a un risque accru d’accident vasculaire. Toutefois, ceci n’est qu’une cause d’arythmie parmi d’autres.
  • Toux, expectorations et respiration sifflante. La toux, avec ou sans expectorations, survient quand les muqueuses des voies respiratoires sont irritées et est de loin le symptôme respiratoire le plus courant. La toux est généralement causée par des infections respiratoires supérieures de nature virale. Des expectorations associées à une infection, particulièrement de nature bactérienne, sont souvent colorées, épaisses et visqueuses. Une coloration brune, rose ou noire peut être due à du sang. Une coloration rouge sang peut résulter d’une infection aiguë, ou chronique (par exemple, la tuberculose), d’une tumeur, de la présence de caillots de sang dans les poumons et d’une longue liste d’autres maladies qui nécessitent une évaluation médicale. En plus, la toux peut être causée par un médicament ; le plus souvent un médicament recommandé pour le traitement de l’hypertension et de l’insuffisance cardiaque congestive. Les gros fumeurs présentent presque tous une toux chronique. Il existe d’autres causes comme la pneumonie, la bronchite, l’insuffisance cardiaque congestive, l’asthme modéré et rarement les tumeurs. Les gens qui présentent de l’asthme ou une maladie pulmonaire chronique comme l’emphysème peuvent aussi se plaindre de respiration sifflante qui signifie une difficulté de mobiliser l’air particulièrement à l’expiration souvent associé à un bruit audible. Si c’est d’apparition récente, cela requiert un examen médical urgent. De la même façon, une augmentation de production des expectorations doit être évaluée par un médecin.
  • Douleur dans la poitrine. Une douleur dans la poitrine requiert toujours un examen médical. Son origine peut souvent, mais pas toujours, être identifiée par une anamnèse détaillée et un examen médical. Toutefois, pour confirmer le diagnostic, il faudra habituellement un ou plusieurs tests sanguins, une radiographie ou même une endoscopie et un électrocardiogramme. La douleur cardiaque typique (ischémique) est une douleur en étau, constrictive. Elle est habituellement ressentie au milieu de la poitrine mais peut être située au niveau de la gorge, d’un ou des deux bras, de la mâchoire inférieure et des dents ou même du dos. La douleur peut être associée à l’effort ou à des palpitations et peut être récurrente. Quand elle est modérée, elle peut ne pas être remarquée ou être attribuée à tort à une indigestion. Elle peut être persistante ou transitoire. Il y a beaucoup d’autres causes de douleurs dans la poitrine qui peuvent être confondues avec une douleur d’origine cardiaque, comme l’œsophagite, une infection pulmonaire, une embolie pulmonaire (caillot de sang dans les poumons), une dissection aortique (déchirement de la paroi de l’aorte) et l’arthrose de la nuque ou du dos. La douleur dans la poitrine nécessite donc un examen médical. C’est surtout nécessaire quand la douleur est d’apparition récente ou s’est aggravée, augmente en fréquence, survient au repos, est de durée prolongée (>10 minutes) ou quand elle est associée à d’autres symptômes comme la céphalée, des étourdissements ou des difficultés respiratoires.
  • Syncope ou évanouissement. Une chute avec perte de conscience spontanément résolutive (évanouissement ou syncope) est souvent causée par un problème cardio-vasculaire comme une crise cardiaque ou une arythmie. Il y a d’autres causes fréquentes comme une chute de la pression sanguine (hypotension) due à un changement de position ou après un repas, un médicament ou un réflexe cardio-vasculaire (hypersensibilité du sinus carotidien), un évanouissement suite à un effort de toux ou de défécation (réaction vaso-vagale) ou la déshydratation. Des épisodes de vertiges ou d’étourdissement ou un épisode syncopal nécessitent toujours une référence à un médecin. Il faut suspecter la présence de déshydratation si une personne est sous diurétiques ou a diminué ses apports hydriques.
  • Œdème (gonflement) des chevilles et des jambes. Le gonflement des chevilles et des jambes qui peut garder une empreinte quand on appuie le doigt peut être la conséquence de nombreux problèmes médicaux. Les causes fréquentes sont l’insuffisance cardiaque, une maladie veineuse, une maladie hépatique ou une insuffisance rénale. S’il est d’apparition récente ou associé à de la douleur, il peut provenir d’un caillot veineux. S’il est récent, douloureux, unilatéral ou progressif ou s’il s’étend au-delà des chevilles ou qu’il y a un suintement liquide, une référence au médecin est indiquée.
  • Essoufflement – dyspnée. L’essoufflement est un des signes les plus fréquents de maladie cardiaque ou respiratoire. Un médecin doit être consulté s’il est d’apparition récente, d’aggravation progressive, survient la nuit, obligeant la personne à s’asseoir ou se tenir debout, empêche la personne de rester couchée à plat ou est associé à d’autres symptômes comme la respiration sifflante, les expectorations de sang ou la douleur dans la poitrine.
  • Palpitations. Ce terme fait référence à une perception d’anomalie des battements du cœur. Ce symptôme est presque toujours associé à des battements cardiaques rapides et irréguliers (voir plus haut) et nécessite une évaluation. S’il est d’apparition récente, rapide, ou associé à d’autres signes comme une syncope, un sentiment d’évanouissement ou une douleur dans la poitrine, la référence est urgente.
  • Augmentation de la pression artérielle. Une pression artérielle élevée systolique (≥ 140) ou diastolique (≥ 90) requiert un examen médical et un traitement chez la plupart des personnes âgées. Toute pression artérielle > 20 devrait être immédiatement référée à un médecin.
  • Diminution de la pression artérielle. Toute pression systolique ≤ 100 mmHg ou toute diminution de la pression systolique > à 20 mmHg au changement de position du passage de la position assise ou couchée à la position debout, pourrait provoquer des syncopes, des accidents vasculaires, des crises cardiaques ou d’autres complications sérieuses. Cela pourrait aussi être provoqué par de la déshydratation ou un médicament. Il faut le confirmer par des mesures répétées et référer au médecin.
  • Signes de détresse respiratoire. Il existe un certain nombre de signes de détresse respiratoire auxquels les professionnels de la santé devraient être attentifs. Cela inclut l’augmentation de la vitesse respiratoire, la cyanose, le tirage intercostal, l’inclinaison de la posture vers l’avant, la respiration paradoxale et l’utilisation de muscles accessoires.
    • La cyanose est une coloration bleue de la peau autour des ongles des doigts et des lèvres. Cela indique un niveau d’oxygène faible et par conséquent une détérioration de l’état respiratoire et cardio-vasculaire. Remarquez que la cyanose n’est pas toujours un signe fiable chez les personnes qui ont une peau foncée.
    • Un tirage intercostal est l’observation d’une aspiration des espaces intercostaux dans la poitrine à l’inspiration. C’est une indication de la fatigue des muscles respiratoires.
    • Une posture penchée vers l’avant est une attitude utilisée pour maximiser l’efficacité du diaphragme.
    • Une respiration paradoxale est observée quand l’abdomen ne présente pas d’expansion à l’inspiration et indique une faiblesse du diaphragme, le muscle principal de la respiration.
  • Tabagisme. Le tabagisme est une cause connue de longue date de maladies cardiaques et pulmonaires. L’arrêt du tabagisme doit être vigoureusement encouragé même après des décennies de tabagisme. Par exemple, les risques de complications postopératoires sont réduits même après quelques mois de cessation du tabac (DV7). (voir CAP mode de vie).
  • Exercices et programmes d’éducation.Les personnes peuvent présenter des risques pour la réalisation des AVQ ou les AIVQ. (voyez le CAP « AVQ » et le CAP « AIVQ »). Il est de plus en plus évident que les personnes ayant de nombreux troubles cardiovasculaires, respiratoires et neurologiques peuvent répondre d’une manière sûre et efficace aux programmes d’entrainement qui sont basés sur la physiologie. En plus des exercices, des programmes pour les personnes ayant une BPCO comprennent l’éducation, l’entraînement à l’autogestion et un soutien psychologique. L’objectif de ces programmes est d’améliorer la fonction physique et l’endurance, ainsi que d’apprendre à la personne à reconnaître de façon précoce les signes d’exacerbation afin de se rendre aux urgences et de se faire examiner à l’hôpital.


Complément


RESSOURCES ADDITIONNELLES
See the American College of Cardiology website.

Hunt SA, Baker DW, Chin MH, Cinquegrani MP, Feldman AM, Francis GS, Ganiats TG, Goldstein S, Gregoratos G, Jessup ML, Noble RJ, Packer M, Silver MA, Stevenson LW. ACC/AHA guidelines for the evaluation and management of chronic heart failure in the adult: a report of the American College of Cardiology/American Heart Association Task Force on Practice Guidelines (Committee to Revise the 1995 Guidelines for the Evaluation and Management of Heart Failure). 2001

Cancer Prevention Research Centre: http://www.uri.edu/research/cprc/transtheoretical.htm

Physical Activity Research Centre: http://www.lifespan.org/behavmed/researchphysical.htm

See the American College of Cardiology/American Heart Association website for guidelines. http://www.acc.org/clinical/guidelines/failure/hf_index.htm

See the Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD) website:
http://www.goldcopd.com/ and more specifically the guidelines
http://www.goldcopd.com/Guidelineitem.asp?l1=2&l2=1&intId=989.

AUTEURS

Iain Carpenter, MD, FRCP
Lewis Lipsitz, MD
R. Knight Steel, MD

  Page Info My Prefs
This particular version was published on 09:13 29-Nov-2019 by Nicolas Gillian.
 
BelRAI @2007

JSPWiki v2.4.104
[RSS]